AICS Ouagadougou soutient l’autonomisation des femmes à travers la valorisation de l’agriculture traditionnelle

L’autonomisation des femmes et leur intégration dans les sphères sociales et économiques sont considérées comme centrales dans l’approche de développement promue par les actions de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) au Burkina Faso. Ce sont des défis que l’Agence aborde principalement à travers ses interventions dans le domaine de l’agriculture et du développement rural. Parler d’émancipation des femmes, c’est aborder, entre autres, la question de l’accès à la terre, une question qui place encore les femmes dans une position marginale au sein de la société.

Les femmes du Sahel ont des difficultés à obtenir des terres de qualité. Les terres, lorsqu’elles sont accordées aux femmes, sont généralement adaptées à des espèces végétales considérées comme moins importantes. Il suffit de penser à la difficulté de trouver des femmes agricultrices dans le secteur céréalier, quand elles ne sont pas reléguées au rôle d’ouvrières.

C’est pourquoi les femmes ont le monopole des cultures abandonnées ou négligées par les hommes, telles que les espèces négligées et sous-utilisées (NUS) comme l’amarante, le moringa, l’hibiscus, la patate douce et le voandzou. Souvent, les terres sont utilisées par les femmes tout au long de l’année – en particulier pour les cultures maraîchères – à l’exception de la saison des pluies, lorsque ces terres sont exploitées par les hommes pour des cultures plus rentables. Il s’agit d’une situation discriminatoire qui concerne non seulement la production, mais aussi la transformation ou la commercialisation.

Cette situation est aggravée par un autre aspect qui a de graves répercussions sur les femmes vivant dans les zones sahéliennes : le changement climatique. Pour faire face à ce phénomène, il faut disposer des moyens et des connaissances nécessaires pour permettre aux populations et aux systèmes de production d’en atténuer les effets, et là aussi les femmes se retrouvent dans une situation de plus grande fragilité.

C’est là qu’intervient l’action de l’initiative SUSTLIVES (Sustaining and improving local crop patrimony in Burkina Faso and Niger for better Lives and Ecosystems), financée par l’Union européenne et mise en œuvre par l’AICS en partenariat avec le CIHEAM-Bari. Dans ce contexte, la valorisation des NUS, cultures principalement destinées aux femmes, constitue une stratégie d’émancipation féminine – à travers le renforcement de la position des femmes dans le processus de production, de la filière à la chaîne de valeur.

En outre, les NUS sont des espèces végétales à haute valeur nutritionnelle qui peuvent contribuer à une alimentation saine pour les femmes et leurs familles.

SUSTLIVES est également impliqué dans le processus de transformation et de commercialisation des NUS, en soutenant les compétences des agricultrices et en contribuant à leur autonomisation économique.

Jusqu’à présent, SUSTLIVES a déjà obtenu des résultats encourageants : les participantes au projet reconnaissent les NUS comme un moyen d’émancipation et sont conscientes que l’investissement dans ces cultures est la solution pour un avenir d’autonomisation sociale et économique pour elles – grâce à la valorisation des connaissances et des traditions locales au Burkina Faso.

Femmes productrices, transformatrices et commerçantes dans le cadre du projet SUSTLIVES lors de la sélection variétale participative de NUS à la parcelle expérimentale de Gampelà près de Ouagadougou au Burkina Faso.

Lutte contre la malnutrition : un engagement de 40 ans

Le secteur "santé" est l'un des principaux domaines d'intervention de l'AICS au Burkina, au sein duquel la lutte contre la malnutrition occupe une place importante, en termes d'engagement et de résultats obtenus. Les interventions de la Coopération Italienne dans ce domaine remontent aux années 80, en réponse aux famines récurrentes causées par les longues périodes de sécheresse qui affectaient la région du Sahel presque tous les dix ans. Cet engagement est aujourd'hui poursuivi par l'Agence qui a financé 7 initiatives dans 6 régions pour un montant d'environ 13 millions d'euros sur la période 2015-2022. Les actions de l'Agence sont mises en œuvre en partenariat avec des contreparties locales, des organisations internationales et des organisations de la société civile OSC italiennes et ont atteint et généré des bénéfices pour environ 830 000 personnes.

Les résultats de l'étude sur l'impact des initiatives financées par l'AICS dans le domaine de la lutte contre la malnutrition au Burkina Faso ont été présentés au cours d'un atelier qui a créé un espace d'échange de bonnes pratiques et de leçons apprises partagées avec les acteurs du secteur, dans le but d'aligner les stratégies d'intervention et de maximiser l'impact des actions au profit des populations les plus vulnérables. Les résultats sont tangibles : le taux de malnutrition chronique est en baisse dans 5 des 6 régions couvertes par les interventions, qui combinent assistance nutritionnelle, formation alimentaire et parcours d'appui à l'autonomie financière des femmes, pour améliorer la sécurité alimentaire des mères et des enfants.

Carte des interventions de lutte contre la malnutrition de la Coopération Italienne et des partenaires d’exécution au Burkina Faso de 2015 à 2022

Evolution en % des indicateurs de la malnutrition chronique et ANJE (Alimentation du nourrisson et du jeune enfant), mesurés pour chaque région entre 2015 et 2021

La lutte contre la malnutrition est l'un des principaux points de l'Objectif 2 (ODD2) de l'Agenda 2030 et est intégrée dans la planification nationale et sectorielle de la santé du Burkina Faso, qui vise à assurer une amélioration de l'état nutritionnel et socio-économique de la population burkinabè d'ici 2029. Cependant, les conséquences du changement climatique et de l'insécurité rendent l'accès à une nutrition adéquate difficile pour les populations les plus vulnérables : selon les estimations de l'UNICEF, aujourd'hui encore au Burkina Faso, la malnutrition est à l'origine de près de la moitié des décès d'enfants de moins de cinq ans.

Trois nouvelles initiatives bilatérales financées par l'AICS en 2022-2023, en collaboration avec les OSC italiennes présentes sur le territoire, sont inscrites dans ce contexte. La lutte contre la malnutrition dans les quartiers informels des zones périurbaines est au cœur du projet sLuM, mis en œuvre par Medicus Mundi Italie (MMI) en partenariat avec CISV, Bambini nel Deserto, ADAPMI et le district sanitaire de Boulmoiugou. L'initiative intervient dans l'aire de santé de Zagtouli, à la périphérie de Ouagadougou, et vise à améliorer l'offre de services de prévention, de dépistage et de prise en charge des cas de malnutrition aiguë, à développer des activités génératrices de revenus et l'horticulture urbaine pour garantir un meilleur accès à la nourriture, et à renforcer les interventions communautaires pour la prévention de la malnutrition.

Quant aux régions des Cascades et du Centre Ouest, elles sont touchées par le projet Nutriamo il futuro (Nourrissons l'avenir) mis en œuvre par Progettomondo, en partenariat avec MMI, Mani Tese, la Direction Régionale de la Santé (DRS) des Cascades, la DRS Centre Ouest et le CEAS. L'initiative permettra la mise en œuvre d'interventions de sécurité nutritionnelle pour assurer une nutrition adéquate aux mères et aux enfants de 0 à 5 ans.

Les mêmes segments de la population font l'objet du dernier appel à projets "affidato OSC" et publié par l'AICS pour financer des initiatives de lutte contre la malnutrition dans les régions du Centre Ouest et du Sud Ouest du pays. Le programme promeut une approche multisectorielle qui intègre la prévention, le dépistage et le traitement de la malnutrition au niveau des communautés et des centres de santé pour les enfants de 0 à 5 ans, les femmes en âge de procréer et la production familiale d'aliments à haute valeur nutritionnelle.

Prévention et lutte contre la malnutrition dans le cadre du projet d’amélioration de l’état nutritionnel des femmes et des enfants dans les districts sanitaires de Garango et Tenkodo, Burkina Faso. De gauche à droite : dépistage communautaire avec bracelet MUAC ; activités de formation en santé communautaire ; démonstrations culinaires. Photo : Mani Tese

 

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De l’urgence à la prévention : les interventions stratégiques de l’AICS au Burkina Faso

Des femmes bénéficiaires font la queue à l’entrée d’un point de distribution où leur identité est vérifiée (Djibo, Sahel). Photo : ©WFP/Cheick Omar Bandaogo

Pays prioritaire dans la stratégie de coopération de l’Italie, le Burkina Faso est aujourd’hui confronté à une mosaïque complexe d’insécurité et de conséquences du changement climatique.

Afin de répondre efficacement aux besoins actuels et de renforcer la résilience du pays, le bureau AICS de Ouagadougou intervient à différents niveaux, en mettant en œuvre des projets dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de l’urgence, de la santé et de la formation professionnelle.

 

 

 

 

Face aux besoins croissants dans le domaine humanitaire, les financements de l’AICS pour les initiatives d’urgence ont progressivement augmenté, représentant 25% des projets lancés au Burkina Faso et au Niger en 2022, et touchant au total plus de 420.000 bénéficiaires à partir de 2019.

 

 

 

 

 

Pour répondre aux besoins immédiats et à moyen-long terme des zones les plus affectées du pays, l’AICS intervient en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial. Les actions mises en œuvre visent non seulement à fournir une assistance alimentaire aux populations vulnérables, mais aussi à construire un système qui rend les communautés aussi résilientes et autosuffisantes que possible, grâce à la prévention et le traitement de la malnutrition, la sensibilisation aux bonnes pratiques en matière de nutrition et d’hygiène et à la réalisation d’activités visant à renforcer les compétences techniques et  l’intégration entre les personnes déplacées et les communautés d’accueil.

Le dernier projet, lancé en 2022 et toujours en cours, adopte précisément cette approche et combine plusieurs activités complémentaires destinées aux personnes déplacées et à leurs communautés d’accueil : la création d’une cantine scolaire d’urgence, des transferts d’argent aux familles vulnérables pour leur fournir un soutien alimentaire, une formation professionnelle, la modernisation des équipements publics tels que les écoles, les routes, les centres de santé et les marchés, et le retour du bétail pour la subsistance.

Un bénéficiaire quitte le site de distribution de nourriture avec un sac de céréales qu’il vient de recevoir (Pama, Est). Photo : ©WFP/Cheick Omar Bandaogo. Edition graphique : AICS Ouagadougou.

En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, l’AICS a contribué à la reconstitution des stocks de vaccins contre le méningocoque et la rougeole, ce qui a permis en 2021, entre autres, une vaccination de rattrapage contre la rougeole pour 24.050 enfants déplacés.

L’Initiative Régionale d’Urgence en faveur des populations affectées par la crise humanitaire au Mali. Nombre de bénéficiaires par type d’intervention.

Campagne de vaccination rougeole-rubéole de l’OMS dans la région orientale (Photo : © OMS).

 

Dans le domaine humanitaire, AICS intervient également au Burkina Faso en finançant des projets mis en œuvre par des Organisations de la Société Civile (OSC) présentes sur le territoire, partenaires stratégiques grâce à la connaissance directe qu’elles ont des zones les plus isolées du pays et des besoins de ceux qui y vivent. Un exemple est l’Initiative Régionale d’Urgence en faveur des populations affectées par la crise humanitaire au Mali et dans les pays limitrophes, lancée en 2019 sous la coordination du bureau de Dakar et mise en œuvre au Burkina Faso à travers les OSC COOPI, Progettomondo, Intersos, Mani Tese et Tamat. Egalement dans ce cas, les projets combinent des actions à court et moyen terme, avec des distributions de vivres et de médicaments, des formations et la création d’activités génératrices de revenus.

En 2023, le contexte burkinabé reste caractérisé par l’insécurité et la vulnérabilité climatique. Le secteur de l’urgence occupe donc toujours une partie importante de l’intervention de l’AICS qui, à travers des partenariats stratégiques, continue de travailler aux côtés des acteurs locaux pour apporter des réponses adéquates et concrètes.

Ramatou Ali devant son nouveau jardin, créé grâce à l’intervention du PAM. Ramatou a bénéficié d’une distribution de semences et d’un appui technique (Gatwane, Tillabéry). Photo : ©WFP Niger

Rendez-vous avec le Ministère de la Santé et le Ministère du Sport

Le 11 avril 2023, une délégation de l'AICS Ouagadougou conduite par le Directeur régional Domenico Bruzzone a rencontré le Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique SE Robert Lucien Jean-Claude Kargougou et le Ministre des Sports, de la Jeunesse et de l'Emploi SE Boubakar Savadogo, lors de deux réunions distinctes visant à explorer des pistes potentielles de collaboration sur la base des besoins existants et des priorités exprimées par les contreparties locales, ainsi qu'à faire le point sur l'état d'avancement des initiatives en cours.

L'engagement constant et actif de la Coopération italienne dans la lutte contre la malnutrition chronique et dans le renforcement du système de santé publique ont fait l’objet principal de la réunion avec le Ministre de la Santé Kargougou. En outre, des perspectives sur l'action future de l'AICS dans le pays ont été présentées, notamment dans le domaine de la santé périnatale. Tout en remerciant la Coopération italienne pour sa volonté de poursuivre son soutien au secteur, la délégation du Ministère de la Santé a exprimé quelques priorités d'intervention, notamment en matière de formation, en proposant la création de parcours d'apprentissage et de spécialisation pour les professionnels burkinabés du secteur, la possibilité de favoriser les échanges de connaissances entre les structures sanitaires du Burkina Faso et de l'Italie, et la nécessité de renforcer l'infrastructure médicale sur le terrain.

Lors de la rencontre avec la délégation du Ministre des Sports, de la Jeunesse et de l'Emploi, le Ministre Savadogo a pu exposer les principaux besoins dans le secteur sportif (notamment le manque d'infrastructures adéquates, le manque de services et d'infrastructures pour les personnes vivant avec handicap, la faible structuration et le manque de ressources financières des clubs et associations sportives), jetant ainsi les bases d'une future action commune. En ligne avec les priorités exprimées dans la stratégie nationale de développement (PNDES) et les orientations stratégiques de l'AICS dans la région, les participants ont réitéré l'importance de valoriser les talents de la jeunesse burkinabé et d'offrir plus d'opportunités aux jeunes comme principaux outils de cohésion sociale et de lutte contre la radicalisation.

Les deux réunions, qui se sont déroulées dans un esprit extrêmement cordial et productif, ont confirmé les liens étroits de collaboration et de synergie entre l’AICS et les contreparties ministérielles, dans le but commun d'aider les segments les plus vulnérables de la population et de soutenir le développement durable du pays.

 

Le peintre Babs raconte les initiatives de l’AICS Ouagadougou

 

 

La Coopération italienne intervient au Burkina Faso depuis plusieurs décennies dans les domaines du développement rural, de la création d’emplois, de la lutte contre la malnutrition et de l’assistance humanitaire, à travers le financement et l’assistance technique d’un grand éventail de projets mis en œuvre en partenariat avec les contreparties ministérielles, les organisations de la société civile, la Délégation de l’Union européenne, les Nations Unies, et les universités.

 

 

Avec l’ouverture d’un bureau de l’AICS à Accra en 2021, la Coopération italienne vise à renforcer son soutien à la promotion de l’entrepreneuriat et à la création d’emplois au Ghana et à étendre son action aux domaines du développement rural et de la santé, particulièrement dans le Nord du pays. Le programme Ghana Private Sector Development Facility (GPSDF) soutient le développement des micro, petites et moyennes entreprises au Ghana depuis 2004.

 

 

SUSTLIVES (SUSTaining and improving local crop patrimony in Burkina Faso and Niger for better LIVES and ecosystems) est un projet financé par l’Union européenne dans le cadre du programme DeSIRA (Development of Smart Innovation through Research in Agriculture), visant au renforcement des capacités de recherche et d'innovation des acteurs opérant dans les chaînes de valeur des cultures négligées et sous-utilisées (NUS) au Burkina Faso et au Niger. Le projet est soutenu par un fort partenariat multi-acteurs impliquant le monde académique et la société civile.

 

 

Le Niger, pays prioritaire pour la politique étrangère italienne et européenne, est l’un des principaux carrefours des flux migratoires dans la région. Le programme de Durabilité́ de l’Environnement et Stabilisation Économique sur la Route de Transit(D.E.S.E.R.T.), financé par le Fonds Fiduciaire d’Urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, vise à contraster les causes profondes de la migration irrégulière à Agadez et Tahoua en promouvant des opportunités de travail pour les jeunes, en soutenant le développement local durable et l’entrepreneuriat des jeunes.

 

L’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO) représente un témoignage historique de la présence de la Coopération italienne au Burkina Faso. Fondé par les Pères Camilliens en 1967, l’HOSCO a joué un rôle clé dans l’assistance aux malades, dans le domaine de la maternité et de la recherche médicale au profit de la population burkinabé. Au cours des années, l’AICS a soutenu l’HOSCO à travers plusieurs programmes ; en 2021, l’AICS a lancé un nouvel program avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui prend en charge le renforcement du plateau technique de l’HOSCO à travers l'adoption d'un système informatisé pour la gestion des dossiers des patients et l'acquisition d'équipements médicaux.

 

 

À travers la formule d’un crédit concessionnel de € 20 millions, le projet PAMIRTA vise à augmenter les revenus des populations rurales de la région de Tahoua, au Niger, en améliorant l’accès aux marchés et aux intrants agricoles pour les producteurs des bassins agro-pastoraux ainsi qu’en réorganisant et en soutenant les axes de commercialisation autour de quatre pôles de développement économique rural. PAMIRTA prévoit la construction de 160 km de pistes rurales et la réalisation de 4 marchés de demi-gros et de 8 centres de collecte de produits agricoles. 

 

 

Selon OCHA, au mois de septembre de 2022 plus de 1.7 millions de personnes déplacées étaient enregistrées au Burkina Faso. Sous blocus djihadiste depuis février 2022, la ville de Djibo, dans la région du Sahel, est devenue le symbole de l’insécurité croissante et de la crise humanitaire dans le pays. L’AICS intervient depuis 2019 en soutenant les actions de première urgence et de résilience du Programme Alimentaire Mondiale et des ONG partenaires, en contribuant à contrer l’aggravation des besoins humanitaires des populations déplacées et des communautés d’accueil.

 

 

Financé par l’Union européenne, le projet d’Insertion et Stabilisation Socio-Économique des Jeunes et Femmes dans la Province du Séno (ISJF Séno) est le premier programme de coopération déléguée mis en œuvre par l’AICS Ouagadougou.  Le projet a assisté des milliers de personnes dans la province du Séno avec la création d’emplois, le développement d’activités entrepreneuriales et la formation professionnelle, en intervenant, entre autres, sur l’amélioration de l’état des infrastructures sociales, la gestion des terres pour l’agriculture, l’assistance nutritionnelle, l’accès aux services de base et les activités de sensibilisation sur la prévention des conflits. 

 

Près d'un cinquième de la superficie du Burkina Faso est constituée de terres dégradées, c'est-à-dire de terres - autrefois pâturages ou terres agricoles - devenues quasiment inexploitables. Chaque année, le phénomène de la désertification emporte de vastes étendues, réduit le couvert végétal et la production agricole et oblige les populations à migrer. Le projet de Renforcement de la Résilience des Populations à l’Insécurité Alimentaire dans les régions du Centre-Nord et du Sahel (P2RPIA-CNS) intervient depuis 2018 sur les axes de la sécurité alimentaire et socio-économique, en soutenant l'utilisation de techniques locales consolidées dans la réalisation d'ouvrages de récupération et de mise en valeur des terres dégradées ainsi que d’autres activités génératrices de revenu.

 

 

Le coton est l’une des principales cultures au Burkina Faso, en employant environs 350 000 producteurs et en contribuant pour plus de 4% au PIB national. Le projet « Renforcement des compétences techniques et entrepreneuriales des artisans burkinabè par la mise en place d'un Centre national d'appui à la transformation artisanale du Coton (CNATAC) » a pour objectif de renforcer les capacités techniques et entrepreneuriales des artisans burkinabé, d’améliorer la qualité des produits textiles et de contribuer à la création d'emplois décents, avec un focus sur les femmes et les jeunes apprentis.

 

Sous la guide de personnalités d’envergure, telles que Jean-Pierre Guingané et, plus tard, Etienne Minougou, la scène du spectacle et des arts vivants au Burkina Faso représente, depuis les années 1970, un espace stimulant et dynamique pour la création et la circulation d’idées et la manifestation du talent des artistes, au niveau national et régional. L’Espace Culturel Gambidi constitue l’une des principales arènes pour la formation et la mise en scène du théâtre au Burkina Faso et a accueilli, au cours des années, plusieurs troupes originaires de la région entière, de l’Europe et de l’Italie. De la même façon, tous les deux ans, le festival Les Récréâtrales donne nouvelle vie au quartier de Gounghin, en accueillent de nombreuses résidences théâtrales dans les cours des maisons du quartier.

 

La lutte contre la malnutrition infantile se confirme comme l'un des problèmes les plus pressants pour le développement du capital humain du Burkina Faso : les taux de malnutrition infantile chronique et aiguë dans les régions rurales restent au-dessus du seuil critique indiqué par l'OMS, et le 38% de la mortalité infantile au Burkina Faso est encore causé par la malnutrition. L’approche multisectorielle intégrée indiquée par le gouvernement burkinabé depuis 2015 a été adoptée par les ONG Medicus Mundi Italia et Progettomondo, qui sont intervenues avec un financement de l’AICS Ouagadougou dans les régions du Centre-Ouest et du Sud-Ouest avec des résultats remarquables. L’engagement de l’AICS dans ce secteur est confirmé par la mise à disposition de fonds pour la réalisation d’un nouveau projet d’appui à la sécurité nutritionnelle des mères et des enfants, qui sera exécuté, par le biais des organisations de la société civile, dans les mêmes régions.

Lutte contre la malnutrition au Burkina Faso: atelier des présentations des résultats

Le 27 janvier 2023, l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) – Siège de Ouagadougou a invité les partenaires de développement et les acteurs clés dans le secteur de la nutrition pour un atelier de restitution des résultats de l’étude sur l’impact des initiatives de lutte contre la malnutrition financées par l’AICS au Burkina Faso sur la période 2015-2022, organisé auprès de l’Hôtel Bravia à Ouagadougou.

À travers une présentation sur  les résultats dudit étude, l’atelier visait à créer une arène d’échanges sur les bonnes pratiques et les leçons apprises partagées par les acteurs du secteur, dans le but d’aligner les stratégies d’intervention et maximiser l’impact des actions au profit des populations les plus vulnérables.

L’atelier a été ouvert par les mots de la Représentante du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, Mme. Ella COMPAORE, par l’Ambassadeur d’Italie au Burkina Faso, SE Andrea ROMUSSI, et par le Directeur adjoint de l’AICS Ouagadougou, Michele CIVITA.

 

Après les discours des autorités, le consultant Dr. Ousmane OUEDRAOGO, chargé de la réalisation de l’étude d’évaluation des initiatives de lutte contre la malnutrition, a eu l’opportunité de partager avec les participants les points clés de l’étude, en mettant en évidence l’évolution des principaux indicateurs de la nutrition dans les 06 régions d’intervention des projets évalués, ainsi que les bonnes pratiques et les leçons apprises qui, selon lui, pourront aider à mieux structurer et renforcer l’efficacité des initiatives dans le secteur. Dr Virginio PIETRA, expert italien en santé avec des décennies d’expériences au Burkina Faso, a fourni un commentaire vidéo sur l’analyse du Dr OUEDRAOGO et des récommandations partagées avec les participants ; en particulier, il a remarqué la limitation concernant les résultats atteints par certaines régions, qui ont également bénéficié des interventions d’autres acteurs de la coopération internationale et, par conséquent, l’importance d’aligner l’ensemble des actions dans le secteur. Enfin, Ali BAGUE, représentant de la Direction de la Nutrition, a présenté un aperçu de l'évolution des besoins des populations en matière de nutrition, dans le contexte de la croissante crise humanitaire qui affecte le pays.

Sous la modération de la représentante du Ministère, un échange riche et animé a suivi les présentations, permettant de recueillir les principales observations, critiques et recommandations, qui seront intégrées dans l'étude et contribueront à une meilleure structuration, plus efficace et plus ouverte, de l'action de l'AICS dans le domaine de la nutrition.

Pendant l’atelier, l’AICS a aussi présenté aux participants la bande dessinée « Niré », réalisée par Editions Grénier dans le but de capitaliser les expériences et les activités des projets évalués. Dans sa présentation, le dessinateur Bourahima ZONGO a expliqué que « Niré » constitue la base d'une histoire qui sera développée dans une deuxième phase du projet et utilisée à des fins de sensibilisation, notamment dans les écoles.

 

 


La lutte contre la malnutrition chronique est un axe prioritaire d’intervention de la Coopération italienne, qui a intervenu dans le secteur depuis les années ‘80. Entre 2015 et 2022, l’AICS a financé 07 initiatives pour un montant total de 13 millions d’euros en impactant plus de 830 000 bénéficiaires. Grâce aux efforts, compétences et expertise des partenaires d’exécution, l’action de la Coopération italienne a contribué à réduire la prévalence de la malnutrition chronique et à améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de 02 ans, des mères allaitantes et des femmes enceinte. En vue de l’importance de renforcer l’alignement de son action avec la Politique Nationale Multisectorielle de Nutrition 2020-2029, en 2023 l’AICS lancera une nouvelle initiative de lutte contre la malnutrition qui renforcera les acquis d’une première phase du programme, dans les régions du Centre-Ouest et Sud-Ouest.


News 

30/01/2023 - Burkina24 - Lutte contre la malnutrition : L’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) présente ses résultats

28/01/2023 - rtb - Atelier AICS sur la lutte contre la malnutrition

28/01/2023 - LeFaso.net - Coopération : L’Agence italienne de coopération évalue l’impact de ses interventions au Burkina