Mission AICS à Niamey et à Agadez

Après un séjour de trois jours à Ouagadougou, une délégation composée par le Directeur Général de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), Maestripieri Luca, par le Chef de la Section Afrique du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale (MAECI) de l’Italie, Rusconi Marco, et par d’autres membres de l’AICS a poursuivi sa mission au Niger, dans le cadre d’une initiative conjointe visant à prendre connaissance du contexte d’intervention et de l’action des programmes soutenues par la Coopération italienne au Sahel. Il s’agit de la première mission du Directeur AICS dans le Pays et une des premières missions à l’étranger après la crise COVID.

Arrivé à Niamey le dimanche 15 mai 2022, la délégation a été accueillie par la mission diplomatique italienne au Niger, représentée par la personne de l’Ambassadrice Emilia Gatto, partenaire dynamique et soutien solide pour les actions de coopération de l’AICS au Niger. Avec l’accompagnement de S.E. l’Ambassadrice, la délégation a démarré la visite au Niger par une série de rencontres de caractère institutionnel et politique, qui se sont révélées une occasion précieuse pour discuter le futur du partenariat italo-nigérien et analyser, à travers une lecture technique-politique, l’architecture des aides au développement du sistema Italia dans le but d’améliorer les impacts sur la vie des bénéficiaires.

En vue de l’importance de la mission,

Le Directeur de l’Agence Italienne de Coopération AICS, Luca Maestripieri a été reçu par le Président de la République, Chef de l’Etat, SE Bazoum Mohamed au Palais de la Présidence.

ainsi que par le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou.

Au cours des rencontres ministérielles, la délégation italienne a réitéré son ferme engagement à travailler coté-à-coté avec les autorités nigériennes pour poursuivre l’objectif commun de soutenir la population du pays dans leur quête pour un développement durable et offrir assistance humanitaire aux populations affectées par les crises régionales. Dans ce cadre, le Directeur Maestripieri a saisi l’occasion de la visite avec SE le Président du Niger pour annoncer l’ouverture dans un bref délai d’un siège autonome de l’Agence situé à Niamey, visant à renforcer l’engagement italien dans la région. Actuellement, les activités de coopération au Niger sont gérées par le Siège de Ouagadougou. De leur côté, les autorités de Niamey ont exprimé leur pleine satisfaction pour une présence accrue de la Coopération italienne dans le pays.

La délégation a engagé les contreparties nigériennes dans une série de rencontres portant sur les secteurs spécifiques d’intervention de la Coopération italienne, le but étant de présenter les perspectives futures de l’aide au développement. Notamment, la délégation a échangé avec le Ministre de l’Agriculture Dr Alambedji Abba Issa, le Ministre de l’Éducation Nationale Pr Ibrahim Natatou, le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales Dr Illiassou Idi Mainassara, le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Mahaman Adamou, et la Secrétaire Générale du Ministère de l’Action Humanitaire, Mme Djibrilou Bintou Mary. À travers un échange riche et productif, qui a permis de délinéer les secteurs prioritaires d’intervention de la coopération italienne dans le développement rural, l’adaptation au changement climatique, la lutte contre la malnutrition et la création d’emploi, les interlocuteurs ont contribué à la définition des perspectives communes et articulées concernant le rôle des aides italiennes dans le cadre du Plan du Développement Économique et Social (PDES) du Niger.

Le mardi 17 mai, la délégation s’est rendue en visite à Agadez, accompagnée par les représentants de principaux partenaires internationaux actifs dans la région, notamment la Délégation de l’Union Européenne (DUE) au Niger, l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et la Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Forte d’un agenda très riche de rencontres, la visite à Agadez a constitué l’une des activités phares de la mission sur les deux pays, en permettant à la délégation d’obtenir une vue concrète d’ensemble des enjeux humanitaires et de développement dans la région ainsi que d’interagir avec les acteurs du développement sur les terraines et avec les bénéficiaires des initiatives en question.

La visite, qui a débuté par une rencontre de courtoisie avec le Gouverneur de la Région, le Maire d’Agadez et le Sultan de l’Aïr, a touché ensuite les sites d’intervention des projets mis en œuvre par les organisations de la société civile (OSC) italiennes dans le cadre du programme « Durabilité́ de l’Environnement et Stabilisation Économique sur la Route de Transit (D.E.S.E.R.T.) », notamment le chantier de construction des 500 maisons sociales qui seront réalisées par l’OSC CISP et la ferme-école de l’OSC COOPI, où la délégation a assisté à la formation d’une partie de 3000 bénéficiaires aux techniques pratiques de l’agriculture en zone aride et aux énergies renouvelables. Soutenu par un budget de 13.790.000 € de financement européen, le programme D.E.S.E.R.T. représente l’un des défis réussis de l’action de l’AICS au Niger, à travers son soutien actif et multisectoriel aux activités agro-sylvo-pastorales, à l’entrepreneuriat, à la création d’emploi et à la planification urbaine.

La visite s’est poursuivie au bureau d’Agad’art, plateforme de e-commerce récemment lancée dans le cadre du projet « IDEE Bridge », financé par l’AICS et mis en œuvre par l’OIM. La visite a également touché le centre de transit aménagé et équipé par l’OIM et le centre d’accueil des réfugiés d’HCR, l’objectif étant de fournir des éléments de réflexion concernant le phénomène de la migration irrégulière, dont Agadez est devenue l’un des principaux carrefours au Sahara, et de ses conséquences sur le plan humain, social, et économique. Ce passage a également permis de mieux comprendre les défis existants dans la gestion de la crise migratoire et de faire un constat des besoins humanitaires auxquels sont confrontés les populations affectées par les crises régionales pour mieux situer l’apport de la Coopération italienne dans le secteur.

Depuis l’aggravation des crises régionales et des besoins humanitaires liée au flux en augmentation constante des population déplacées, la Coopération italienne a destiné une portion croissante de ses ressources à l’assistance des personnes vulnérables. En 2021, l’AICS a contribué 17.550.000 € au secteur de l’aide humanitaire[1], un montant qui correspond à environs 30% du portefeuille total de l’Agence au Niger. L’aide humanitaire, l’assistance au déplacés, les interventions de première urgence, mais aussi les initiatives ancrées dans l’approche du Triple Nexus visant à assister les plus vulnérables tout en renforçant la cohésion sociale et leur autonomie vis-à-vis les défis qui affectent leur contexte, c’est dans l’ensemble de ces actions qui l’intervention de la Coopération italienne inscrit son soutien aux programmes des partenaires des instances internationales et de la société civile. L’enjeu humanitaire était tout à fait l’objet des dernières rencontres avec la Coordonnatrice Humanitaire des Nations Unies, Louise Aubin, et les représentants du Programme Alimentaire Mondial (PAM).

Au terme de la mission à Niamey, le Directeur Général de l’AICS s’est dit satisfait par la visite, en réitérant « l’engagement plein de la Coopération italienne à travailler à côté des autorités nigériennes, des acteurs de la coopération internationale et de la société civile pour mettre en place une action concertée et compréhensive qui puisse représenter une réponse efficace au poids croissant des défis auxquels la population nigérienne doit faire face, en contribuant en même temps à poser les bases pour le développement durable de la région ».

—-

[1] Montant calculé sur l’ensemble des projets actifs en 2021, y compris les projets en cours, les projets démarrés et les projets conclus au cours de l’année.

Visite du Directeur Général Maestripieri au Burkina Faso

Dans le contexte de l’engagement croissant de la Coopération italienne au Sahel, le Directeur Général de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) Luca Maestripieri s’est rendu en visite pour sa première mission au Burkina Faso et au Niger, du 12 au 18 mai 2022, accompagné par une délégation de l’AICS et du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale (MAECI). Le séjour dans la capitale burkinabé – organisé par le Siège AICS de Ouagadougou et le Directeur régional Domenico Bruzzone en coordination avec l’Ambassadeur d’Italie au Burkina Faso S.E. Andrea Romussi – a duré trois jours, du 12 au 15 mai.

La mission au Burkina Faso a compris une série de rencontres bilatérales et multilatérales visant à présenter l’action de l’Agence et des partenaires principaux, le contexte d’intervention et les perspectives de coopération dans un scénario – celui du Sahel – en évolution constante et riche en défis.

Dans la matinée du 13 mai, la délégation a été reçue par le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective (MEFP), S.E. Seglaro Abel Somé, pour échanger sur les perspectives de coopération entre l’Italie et le Burkina Faso. La délégation a également effectué une séance de travail à la Direction Générale de la Coopération (DGCoop), l’objectif étant de faire le bilan des initiatives actives financées par l’AICS et d’identifier les opportunités pour mieux valoriser l’action italienne.

Dans l’après-midi, la délégation a participé au Forum de l’Alliance Sahel, qui a réuni les principaux partenaires techniques et financiers au Burkina Faso pour discuter l’évolution du contexte sécuritaire et des différentes approches des acteurs de la coopération, dans la perspective de cémenter la cohésion et l’efficacité de l’action des membres.

Enfin, la délégation a participé à la remise officielle d’équipement médical, don de la Coopération italienne à l’Hôpital Saint Camille finalisé au soutien et renforcement de l’unité de lutte contre la COVID-19. La visite a été l’opportunité pour présenter l’engagement de la Coopération italienne à côté de l’HOSCO et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans le domaine de la santé, en montrant les résultats atteints par les initiatives conclues ou en cours d’exécution et les perspectives futures en vue des besoins de la population.

Samedi 14 mai, s’est tenue une rencontre avec les organisations italiennes de la société civile (OSC) actives au Burkina Faso grâce aussi au soutien de l’AICS.

La rencontre a été l’opportunité pour un dialogue ouvert, riche et productif entre AICS et OSC, en mettant en évidence les résultats atteints dans chaque secteur d’intervention et les perspectives futures de collaboration, en tenant compte des difficultés liées au contexte sécuritaire; comme l’a souligné le Directeur de l’AICS, « l’action des OSC représente l’une des principales manifestations de la Coopération italienne, et dans ce sens nous voulons démarrer un parcours de plus grande ouverture pour faciliter le dialogue avec tous les partenaires ».

Dans l’après-midi, une rencontre a eu lieu à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou avec les partenaires et les parties prenantes du projet SUSTLIVES, financé par l’Union européenne. Heureux d’avoir assisté à une large participation, à laquelle a également contribué la délégation européenne, les représentants de l’AICS et de l’Université Joseph-Ki Zerbo de Ouagadougou se sont succédé pour présenter les différents contenus et développements du projet en cours. Grâce aux précieuses contributions des participants, l’atelier a fourni une excellente occasion d’échange et de dialogue, essentiel pour agir correctement dans un contexte d’actions coordonnées entre les acteurs impliqués dans l’agroécologie.

La mission au Burkina Faso s’est conclue dimanche 15 mai, avec une rencontre avec les représentants du Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui a permis d’explorer en majeur détail la détérioration du contexte d’insécurité et de donner un aperçu des programmes d’aide humanitaire, auxquels l’AICS contribue en mesure croissant. Le PAM constitue en effet le plus important partenaire dans le secteur humanitaire au Burkina Faso, en termes de volumes de financements italiens. Suite à la rencontre, l’équipe de l’AICS a présenté son action au Ghana, nouvel pays de compétence pour le Siège régional, et les perspectives de coopérations.

C’est ainsi que s’est terminée la première partie de la visite du DG Maestripieri, qui s’est poursuivie au Niger.


 

Articles:

15/05/2022 – LeFaso.net – La coopération italienne offre des équipements sanitaires à l’hôpital Saint-Camille de Ouagadougou

16/05/2022 – RTB – Appui de l’AICS à l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou

21/05/2022 – Burkina Soir – L’agence italienne pour la coopération offre du matériel médical à l’hôpital Saint Camille de Ouagadougou

Foire de l’Emploi à Agadez

Idee Bridge - AID 12254

Le 15 et 16 mars 2022, une délégation de AICS Ouagadougou a participé à la deuxième édition (2022) de la Foire de l’Emploi de Agadez, organisée par l’OIM en partenariat avec l’incubateur CIPMEN. L’évènement a réuni les entrepreneurs de la région, en créant l’occasion pour exposer leurs produits et pour prendre contact avec les jeunes à la recherche d’embauche. Au cours des deux journées, plus de 10.000 personnes ont participé à la foire. Outre les aménagements préparés dans les stands, la foire a accueilli une série de panneaux thématiques sur l’emploi et sur l’écosystème entrepreneurial au Niger, en touchant différents aspects tels que la formation de main d’œuvre qualifiée, l’expansion vers de nouveaux marchés, stratégies de marketing et de business.

À la cérémonie d’ouverture ont pris la parole le Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, S.E. Dr. Ibrahim Boukary ; la Ministre de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des Jeunes, S.E. Mme. Salamatou Gourouza Magaji ; les autorités civiles et militaires de Agadez ; le Représentant de l’AICS Ouagadougou, Dr. Giuliano Soncini ; l’Ambassadrice d’Italie au Niger, S.E. Mme. Emilia Gatto ; et la Représentante de l’OIM au Niger.

L’événement a été financé dans le cadre du projet “Idee Bridge - AID 12254”, un programme multilatéral de AICS Ouagadougou mise en œuvre par l’OIM. Sur la base des expériences, des résultats et des leçons apprises de la phase précédente du projet, IDEE, l’initiative IDEE Bridge vise à fournir des alternatives à la migration irrégulière en augmentant les opportunités économiques des jeunes nigériens bénéficiaires de la première phase du projet, en soutenant leurs initiatives entrepreneuriales. Une composante importante du projet est l’inclusion des groupes les plus vulnérables, comme les femmes (40%) et les personnes en situation de handicap (4,2%), dans le marché du travail. Depuis août 2021, le projet est entré dans sa phase opérationnelle, avec les formations techniques et entrepreneuriales, la participation à foires dans le secteur et le lancement de la plateforme commerciale en ligne « Agad’Art » pour la promotion de l’artisanat nigérien hors du pays.

Un grand remerciement à l’OIM et aux partenaires pour l’engagement démontré pendant l’organisation de la Foire de l’Emploi – important témoignage visant à valoriser notre mandat dans la région et à contribuer à vitaliser l’économie de Agadez.

Articles :

Photos : ©AICS Ouagadougou/Marcella Odorizzi 

 

8 Mars – Entretien avec Denise Kaboré

Entretien avec Denise Kaboré, couturière de Ouagadougou et fondatrice de l’Association pour la Promotion des Femmes en situation difficiles. Nous avons parlé de la situation de la femme dans la capitale burkinabé et de son expérience personnelle avec les personnes les plus marginalisées dans la société. Avec son association, Denise a donné un coup de main à l’équipe AICS à Ouagadougou avec la conception et la production de la ligne des produits de visibilité de l’Agence ainsi qu’avec le décor des espaces du bureau du siège.


 

Peux-tu nous présenter ton Association ?

L’Association s’occupe d’enseigner un métier, en donnant une formation et les moyens de subsistance à un groupe de femmes marginalisées par la société. Nous travaillons avec des femmes victimes de violence de genre, des veuves, des femmes abandonnées par leur mari, des filles-mères, etc. Depuis la fondation, en 2011, nous avons employé environs une centaine de femmes, en leur fournissant une formation de base sur les techniques de couture, des opportunités d’emploi et, parfois, le repas et le logement. L’Association prend soin aussi des enfants du quartier en condition de pauvreté, avec la distribution de vêtements et nourriture. Nous sommes qu’une petite association, soutenue par la générosité de certains donateurs italiens et français, qui à travers leur soutien nous ont permis d’acheter des machines pour mettre en place le centre de formation et de vendre nos produits en Italie, afin de financer nos activités. Actuellement, nous travaillons sur commande pour des ONG, mais nous sommes à la recherche des nouveaux partenariats avec des associations et coopératives en Europe pour assurer un flux constant de revenus pour soutenir l’association.

Selon tes expériences, comment tu décrirais la condition des femmes avec lesquelles tu travailles ? Quelle est l’importance du travail que vous leur offrez ?  

Le travail est la clé pour regagner la dignité que ces femmes pensent d’avoir perdu, femmes que la société a abandonnées souvent à cause des traditions et de l’ignorance. Nous vivons dans une société où l’homme est le maître absolu. Si le mari décède, la veuve se trouve dans la rue. Si l’homme ne reconnait pas l’enfant né hors du mariage, la femme est répudiée par la famille. Et sans une éducation ou une formation, ces femmes sont dépourvues des moyens pour s’autonomiser. À travers notre contribution, nous visons à fournir, dans les limites de nos moyens, l’espoir de continuer.

Deux histoires me tiennent particulièrement à cœur, deux histoires qui – je pense – peuvent m’aider à peindre le contexte où nous opérons, suspendues entre tragédie et espoir.

La première histoire est celle d’une fille non-reconnue d’un couple, née hors du mariage, qui a grandi dans un environnement très abusive, maltraitée par la tante et la famille du père. À 18 ans, la fille d’est enfuit de la maison et a cherché refuge chez l’association. Nous lui avons offert des cours de couture et de rattrapage scolaire. Pendant les weekends, je l’accueillais chez moi à la maison. Elle était en train de se reconstruire une famille et une vie, mais les mauvais traitements endurés auparavant lui avaient laissé une trace indélébile. C’est ainsi qu’un jour, ne la trouvant pas, nous avons appris qu’elle s’était dirigée au pont sur le barrage de Ouagadougou et qu’elle s’était jetée dans l’eau. Les présents nous ont raconté qu’ils ont essayé de la sauver, mais en touchant l’eau, elle semblait courant électrique. Seulement les pêcheurs sont réussis à y entrer, après avoir effectué les rituels nécessaires pour la pêche. C’était déjà trop tard. Chez nous, la suicide ne reçoit pas un enterrement ; elle est enterrée sans cérémonies et il est interdit aux présents de s’approcher à la dépouille. Nous avons pu qu’observer le corps de loin, misérablement enterré, sans pouvoir prévenir la famille. J’avais le cœur brisé, il n’y avait rien que j’avais pu faire.

La deuxième histoire est l’histoire d’une fille affectée – dans quelque mesure - par des troubles psychiques, orpheline de parents. Lors du déménagement de l’oncle en Côte d’Ivoire pour des raisons de travail, la fille a commencé à fréquenter l’association et on a fini pour lui offrir la possibilité de dormir au centre. Ensuite, elle est tombée enceinte d’un homme qui lui avait promis le monde, mais qui fut rapide à répudier elle et le fils devant cette nouvelle. Nous l’avons assisté pendant la grossesse. À la fin, on a dû faire une césarienne en urgence. Chez nous, ce genre d’opérations coûte cher, peu de gens peuvent se payer ça. Grâce à la générosité d’une donatrice italienne, nous avons pu recueillir l’argent nécessaire pour l’opération. La petite est née en Juillet 2021 avec le prénom de Christ My Chiara : les premiers deux mots en Moore signifient Christ et connaissance ; le troisième porte le nom de la femme qui lui a sauvait la vie. La petite grandit bien avec sa mère et nous toutes, au centre.

Vu le contexte que tu décris, quelle est selon toi l’importance de la journée du 8 mars au Burkina Faso ?

La journée nous invite à réfléchir sur combien de fois les femmes sont abandonnées ou accablées par notre société. Peu importe combien de discours nous faisons le 8 mars, la femme est toujours en dessous de l’homme. Mais je te dis encore plus. Les vraies femmes, celles pour lesquelles nous devrions lutter, ce n’est pas les femmes qui prennent la parole le 8 mars. Les vraies femmes sont celles qui n’arrivent pas à s’exprimer, celles qui ne connaissent pas le pagne du 8 mars, celles qui ne savent même pas d’avoir en soi le droit et la force de lutter. Il s’agit des femmes que je vois passer par mon association, celles que la société a complètement reniées ; celles dont la préoccupation principale est de donner un avenir à un enfant que personne reconnait ; celles qui cherchent la motivation pour continuer à travers la dignité du travail ; celles qui, ne la trouvant pas, se jettent dans les eaux du barrage ; et celles qui, luttant, trouvent l’espoir pour reconstruire leur vie.

 

 

Le Directeur Bruzzone à Niamey pour discuter l’appui italien au système sanitaire nigérien

21-26 février 2022 : Mission au Niger du Directeur Domenico Bruzzone, de l’Expert en Développement Rural Giuliano Soncini et du Coordinateur Administratif Enrico Roggi, pour discuter l’appui de la Coopération Italienne au système sanitaire nigérien.

La mission, dirigée par le Directeur de l’AICS Ouagadougou, Dr. Domenico Bruzzone, et composée par l’Expert en Développement Rural Senior, Dr. Giuliano Soncini, et le Coordinateur Administratif, Dr. Enrico Roggi, a été organisée sous l'invitation et avec la coordination de l'Ambassadrice d'Italie au Niger, S.E. Emilia Gatto, qui depuis juin 2021 s'est engagé de plein coeur pour valoriser l'action de la Coopération Italienne dans la région. Les rencontres qui se sont tenues pendant la semaine ont servi comme opportunité de réflexion et concertation pour tracer l’ensemble des défis auxquels le pays doit faire face, en particulier dans le domaine des services de santé et des opportunités d’intervention pour assurer l’efficacité de l’action de la Coopération Italienne. Dans un pays si vaste come le Niger, faiblement connecté et avec un nombre très limité de médecins (environs 2000 pour une population de 25 millions, pour la plupart concentrés dans la capitale), la transition vers la digitalisation du secteur, en principe un cadre restreint, se présente comme une opportunité pour faire face aux énormes défis du contexte et contribuer à l’accès à la santé sur le territoire entier; comme la vidéo ci-dessous témoigne, un projet de renforcement au système sanitaire du pays est en train d’être envisagé et analysé, notamment avec un focus sur l’assistance technique au réseau hospitalier du paye et un soutien aux systèmes de télémédecine.

Des rencontres il est ressorti une profonde gratitude pour l’action passé de la Coopération Italienne au Niger, présente dans le Sahel depuis la fin des années ’80 à travers un portefeuille de programmes de grande ampleur, notamment dans le cadre de la lutte à la désertification et du développement rural, avec plusieurs ONG. Aujourd’hui, l’AICS vise à renouveler son engagement à côté du Niger et à étendre son approche de coopération, en focalisant son action sur le secteur de la santé et l’accès aux services de base pour la population rurale.

Dans la vidéo, réalisée par Adam Iboun Gueye, la visite à l’Hôpital National de Niamey, l’un des plus anciens du pays (la structure aura 100 ans l’année prochaine), réalisée par l'Ambassadrice d'Italie S.E. Emilia Gatto et le Directeur de l’AICS Ouagadougou, Dr. Domenico Bruzzone, accompagnés par Dr Giuseppe Spiga de l’Hôpital Giannina Gaslini di Genova, et Dr Ubaldo Rosati, profile d’excellence reconnu au niveau international. Présent aussi l’Ing. Fabrizio Ferrara, de l’Université “Sacro Cuore” de Rome, expert de gestion informatique et télémédecine et professeur universitaire.

Pendant la mission au Niger, la délégation AICS a rencontré le Ministre de l’Aide Humanitaire, S.E. Laouan Magagi, le Ministre de la Recherche et des Universités, S.E. Mamoudou Djibo, et le Directeur Général, avec statut de Ministre, de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), Dr. Ibrahima Guimba. Pendant la semaine, se sont tenues aussi des rencontres avec le Vice-Recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Prof. Rabani Adamou, avec les Directeurs Généraux des trois hôpitaux publiques principaux, “Reference”, “National de Lamordé” et “de la Maternité Gazobi de Niamey”, ainsi qu’avec le point focal de la télémédecine au Niger, Prof. Ibrahim Touré, cardiologue renommé dans la région.

À la conclusion de la visite, nous voulons remercier l'Ambassadrice et l'équipe de la mission diplomatique au Niger pour l'accueil reçu et l'accompagnement fourni à nos activités au Niger.

Alliance Sahel et la Coopération Italienne

Site Web de l'Alliance Sahel

Suite à l'intensification de la situation d'instabilité dans la région du Sahel, en Juillet 2017 la communauté internationale présente et active dans la région s'est unie pour créer l'Alliance Sahel. Il s'agit d'un engagement commun des majeurs acteurs de la coopération internationale pour fournir une réponse rapide, efficace et coordonnée aux défis qui affectent les pays du G5 Sahel: Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad.

L'action de l'Alliance Sahel reflet quatre principes clés: un ciblage de leur action sur des secteurs prioritaires, une redevabilité entre partenaires sur des objectifs partagés, de nouveaux modes d’action innovants et plus flexibles et un engagement particulier dans les zones vulnérables et fragiles. De cette façon, l'Alliance Sahel vise à réunir et coordonner les actions des partenaires de développement pour accélérer la mise en oeuvre des interventions et optimiser l'impact sur les sujets les plus vulnérables.

L'Alliance est formée par 14 membres: la France, l’Allemagne, l’Union Européenne, la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark, les Pays-Bas, la Banque Européenne d’Investissement, la Norvège et la Suède. Le portefeuille totale des projets de développement et d'aide humanitaire des membres de l'Alliance Sahel est autour de €21.8 milliards. AICS Ouagadougou participe avec une contribution financière d'environs € 128 millions, sur un portefeuille totale de € 150 millions (y compris les contributions des autres partenaires de projets et les programmes de coopération déléguée de l'UE).

Aux 14 membres s'ajoutent 11 observateurs: les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Belgique, la Suisse, la Finlande, la Société financière internationale, la fondation Bill & Melinda Gates, le Tony Blair Institute for Global Change, l’Irlande et l’Organisation internationale de la Francophonie. Ils participent aux réunions décisionnelles de l’Alliance Sahel ainsi que dans les travaux et activités des groupes sectoriels et thématiques, y compris sur le terrain dans les pays du G5. Cependant, ils n’intègrent pas leurs projets de développement au portefeuille labellisé et suivi par l’Alliance.

En coordonnant ses efforts avec les autres membres de l'Alliance Sahel, AICS réitère son engagement à côté du Burkina Faso, du Niger et des autres membres du G5 Sahel pour lutter pour la paix, la stabilité et le développement de la région.